Objectifs de la thérapie ACT

La thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) fait partie des thérapies cognitives et comportementales (TCC) de 3ème vague.

Le but de la thérapie ACT est de vous aider à construire une vie riche et épanouissante, tout en arrêtant d’alimenter la souffrance pychologique.

3 sources de souffrance psychologique selon l'ACT

1ere source de souffrance : Notre rapport habituel à nos pensées (la fusion)

La façon dont on voit le monde est le résultat d’un mélange de nos croyances issues de nos expériences et de nos attentes (besoins, valeurs, objectifs etc..).

Nous interprétons et commentons sans cesse dans notre tête ce qui se passe autour de nous, au point parfois de perdre completement le contact avec le moment présent. La plupart du temps, nous fusionnons avec ces pensées c’est à dire que nous les confondons avec la réalité, et cela peut nous enfermer dans une vision figée du monde, des autres ou de soi même.

Cette fusion avec les pensées est responsable d’une partie de notre souffrance puisqu’elle nous fige dans des croyances, mais aussi des rôles, habitudes ou des comportements non satisfaisants ou dysfonctionnels.

ruminations
solitude

En ACT, nous développons une meilleure conscience de ce processus, et nous apprenons à changer de rapport à nos pensées, ce qui permet de gagner en souplesse psychologique et d’avoir le recul nécessaire pour décider si nous souhaitons suivre ou non ce que nous dictent nos pensées.  

2ème source de souffrance : Notre rapport habituel aux expériences désagréables (l’évitement expérientiel) et aux expériences agréables (attachement excessif).

La vie est parfois désagréable, c’est le lot de tout être vivant, notre vie est composée d’expériences plaisantes et déplaisantes. Pourtant, le fonctionnement de notre cerveau mais aussi notre culture, nous poussent à lutter constamment contre les expériences désagréables. Ce rejet des expériences déplaisantes favorise le confort à court terme, mais nous éloigne parfois de ce qui nous rend heureux à long terme.

Quelques exemples « ordinaires » d’évitement expérientiel et leurs conséquences potentielles :

  • Ne pas se lancer dans ce projet ou cette activité passionnante à cause de la peur, de l’incertitude, de l’anticipation de l’échec ou de la honte.. pourtant cela pourrait enrichir votre vie.
  • Ne pas aller voir un proche malade ou en fin de vie, pour éviter de vivre de la tristesse ou l’anxiété… pour peut être le regretter douloureusement plus tard.
  • Vous dévouer excessivement à un proche qui va mal ou à votre famille au point d’oublier vos propres besoins fondamentaux, pour éviter de vivre de la cupabilité.. Ce qui conduit à vous épuiser
  • Repousser une conversation importante avec votre conjoint.e pour ne pas entendre des choses qui pourraient vous blesser ou par peur d’une rupture potentielle… alors que cela est indispensable pour améliorer votre relation.
  • Avoir des comportements tournés vers les plaisirs immédiats en excès (par ex consommation de subtances calmantes, internet, réseaux sociaux, achats compulsifs…) pour calmer le stress, au détriment de la relation avec vos proches, ou d’activités plus ressourçantes ou constructives ? Est ce efficace pour vous sentir mieux à long terme ?
gellules bonheur

Je suis sure que vous vous reconnaissez dans certains de ces exemples car ils sont très humains. Vous, moi, tous les êtres humains, la plupart du temps, nous préférons éviter les expériences désagréables, et ce n’est d’ailleurs pas toujours un problème, tant que cela ne nous éloigne pas de ce qui compte pour nous. Cependant, cette quête du « bonheur » ou du confort peut se transformer en un piège et devenir source de souffrance, nos actions sont alors guidées par la recherche de confort ou de plaisir plutôt que par ce qui compte pour nous.

En ACT, nous apprenons à développer une attitude d’accueil envers nos expériences difficiles afin de ne pas épuiser notre énergie vitale dans la lutte avec ces expériences inévitables. Nous cherchons aussi à développer un rapport différent à nos expériences agréables afin de les optimiser et de les vivre pleinement, sans cependant favoriser un rapport d’attachement problématique avec elles.

La 3ème source de souffrance : Le déséquilibre entre les actions de lutte (évitement expérientiel) et les actions constructives et nourrissantes sur le plan existentiel

Les deux premières sources de souffrance expliquent en grande partie ce déséquilibre, puisque notre énergie peut être entièrement accaparée par la fusion avec nos pensées ou les actions de lutte.

 

Cependant, un autre facteur peut conduire à ce déséquilibre : La méconnaissance de ce qui compte vraiment pour soi, qui peut être un obstacle pour savoir quelle direction prendre pour construire une vie plus satisfaisante et épanouissante.

En ACT, nous cherchons activement à mieux nous connaître et à clarifier ce qui compte pour nous à travers différents exercices et expériences. Ainsi nous sommes plus à même de nous orienter vers ce qui compte.

Les 3 grandes compétences que nous cherchons à développer en ACT

La présence

Il s’agit de la pleine conscience de ses pensées, sensations, et émotions. Nous apprenons à nous observer. Ceci nous permet de comprendre nos comportements et comment nous faisons nos choix.

L'ouverture

Il s’agit de cultiver l’accueil des expériences désagréables, ce qui va nous permettre de libérer/économiser beaucoup d’énergie. Accepter aussi d’agir differemment, de ne pas suivre les directions habituelles qui posent problème pour essayer autre chose.

L'engagement

Agir moins en étant guidé par la souffrance, aller plus en direction de ce qui enrichit la vie. Des exercices sont proposés pour clarifier ce qui compte pour vous. La modification de vos actions dans la vie quotidienne est fondamentale et en même temps un but visé par l’ACT.

Ces trois grandes compétences permettent à la fois d’arrêter d’alimenter la souffrance psychologique et de construire une vie plus riche et épanouissante.

Pour aller plus loin : Le piège du bonheur de Russ Harris (livre grand public facile à lire et plein d’exemples et anecdotes. Il existe en poche, ou en version illustrée pour ceux qui n’aiment pas lire)